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22 mars 2013 5 22 /03 /mars /2013 04:15

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Dans le sillage des révoltes étudiantes de la fin des années 60, 4 après Blow Up, Michelangelo Antonioni nous revenait avec Zabriskie Point, film narrant les aventures singulières de deux jeunes idéalistes dans le désert de la Vallée de la Mort. Le long-métrage commence par une réunion d'étudiants,qui discutent d'une position à prendre par rapport au blocage de leur université,

 

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discussion passionnée sur les modalités de la révolte,

 

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entre des étudiants noirs radicaux, qui prônent une résistance radicale,

 

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et des blancs plus modérés,

 

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mais tout aussi décidés.

 

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Lénine, Fidel Castro sont évoqués dans l'aéropage estudiantin, pour évoquer la nécessité d'une organisation pour arriver à ses fins. Mark, un franc-tireur anarchisant,soutient une position radicale,

 

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décidé à passer à l'action, lassé de ce verbiage idéologique. Au cours de l'intervention de la police, encerclant l'université, il va tirer et blesser un policier. Prenant la fuite, il va alors déambuler dans un univers urbain, saturé d'images publicitaires,

 

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qui clôt l'horizon du citoyen américain,

 

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dans un tourbillon de messages consuméristes,

 

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nouvelle esthétique aux couleurs criardes qui remplit l'univers citadin,

 

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et dissout le message révolutionnaire dans la frénésie de consommation. Mark, épuisé par cet univers fictif qu'incarne des Lee Allen, joué par Rod Taylor,

 

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commercial de haut vol qui vent du rêve américain, pendu à son téléphone,

 

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vole un avion,

 

marlboro

 

pour aller se perdre dans le désert, fuyant cette consumériste agitation. Au même moment, Diana, secrétaire d'Allen, traverse la vallée de la mort,  pour rejoindre son boss.

 

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Un petit arrêt au Rumpus room Market,

 

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et la belle étudiante s'en va dévaler les miles désertiques,

 

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repérée par le petit avion de Mark, le Lilly 7.

 

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A Zabriskie Point,

 

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zone géologique singulière, les deux jeunes gens vont se téléscoper,

 

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et vont vivre, le temps d'une journée, une étreinte passionnée.

 

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Mark repartira vers Los Angeles,

 

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vers son destin funeste puisque tué par la Police,

 

cop flic

 

abandonnant Daria,

 

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à ses visions explosives et rougeoyantes.

 

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Antonioni continue à traverser notre société saturée de messages, artistiques comme dans Blow Up, publicitaires ici. Il nous livre une vision désenchantée de notre société de consommation et se montre pessimiste quant à ces chances de transformation. Les étudiants rebelles passent leur temps à gloser, caquetages théoriques vains, neutralisés par la festif univers de la consommation et par l'action policière. Mark, révolutionnaire solitaire, anarchiste rêveur,

 

cigarette smoke clope

 

se perd aussi dans des actions singulières, mais inutiles, car coupées des masses. Dans Zabriskie, les masses sont absentes, fugitivement aperçues dans un pick-up bleu, 

 

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ou dans un bar,

 

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où quelques vétérans noient leur mélancolie dans un verre de bière. Le monde se divise alors entre des commerciaux cupides, vendant du rêve américain et des étudiants  qui s'opposent à ce monde fictif, dont l'ordre est assuré par une police omniprésente. La fuite dans le désert reste alors la seule solution pour fuir cet univers de consommation, ce sirupeux enfer qui neutralise les consciences dans une sarabande de fausses magnificences ! Mais le périple quasi-biblique, vers Zabrikie Point, qui s'épuisera dans la volupté du corps de Daria, ne sauvera pas Mark.

Le couple Mark Frechette & Daria Halprin,

 

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sera comme le vent du désert, un espoir de liberté qui s'épuisera dans les désertiques immensités.

Vision désespérée de l'humanité et de notre société qui se cristallisera avec la mort de Mark Frechette, en 1975, dans sa prison.

 

 

 

 

 


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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 07:49

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Patelin industriel en Pensylvannie,

 

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ouvrier maniant un chalumeau,

 

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Cimino plante son décor dès le début, entre les cheminées d'usine et le pub où une bande d'amis qui travaillent dans la même usine se détentent.

 

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John Cazale, dont ce sera le dernier film, puisqu'atteint d'un cancer des os, durant le tournage, trinque avec ses amis,

 

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dont De Niro et Christopher Walken.

 

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Une grande fête se prépare, puisque Steven Pushkov, joué par John Savage, doit se marier.

 

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L'occasion pour Cimino de filmer une interminable scène de mariage, en s'inspirant, certainement, de la scène d'ouverture du Parrain,

 

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au cours de laquelle Nick//Walken fera sa demande à Linda//Meryl Streep.

 

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Cette évocation festive du destin d'une petite communauté russe, en pleine Pensylvannie industrielle, fait ressortir la solidarité heureuse de ses membres, au travers de cette bande de potes qui ne rechigne pas à lever le coude,

 

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et à interpeller un soldat,

 

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qui revient du Viet-Nam !

 

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La nouba se finit, et la troupe avinée se décide à partir chasser, 

 

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occasion pour le réalisateur pour nous montrer le contraste entre cette industrielle cité,

 

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et cette nature immaculée.

 

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Scène de chasse qui soude cette amitié virile,

 

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et relie cette communauté à cette Terre de Pensylvannie !

Brutalement le décor change, et de ses montagnes, De Niro//Michael Vronsky se retrouve dans la jungle vietnamienne

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à griller du vietcong avec son lance-flamme ! Contraste saisissant, rupture narrative qui nous plonge dans les horreurs de la guerre, loin de la douce Pensylvannie ! Fait prisonnier, avec Nick et Steve, reclus dans une cage plongée dans une rivière,

 

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à regarder des géôliers faire jouer des prisonniers à la roulette russe !

 

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Steven, Nick puis Michael y passeront ...

 

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sous le regard effrayé de ses amis !

 

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S'en sortant miraculeusement, la guerre du Viet-Nam se résumera à cette partie de roulette russe qui résumera l'atrocité de la guerre et permettra à Cimino, avec ce procédé narratif, de s'éviter de longues scènes guerrières. "Voyage ..." n'est en fait pas un film de guerre, mais une histoire sur les effets de la guerre !

Car lorsque Michael retournera dans son bled, dans son Amérique profonde,

 

usine

 

pour retrouver les amis et la famille,

 

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et notamment Linda, dont il était secrètement amoureux,


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la communauté aura été profondément boulversée et les retrouvailles heureusement tristes,

 

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au son d'un requiem émouvant.

 

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Car la guerre a meurtri les jambes de Steve

 

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assis dans un fauteuil roulant pour le restant de sa vie ! Nick reste introuvable, et, pour Michaël, la quête va commencer, finissant dans un bouge de Bangkok,

 

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autour d'un flingue,

 

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et une assistance déchaînée pariant sur les vainqueurs de partie de roulette russe, encore elle !

 

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Michael essaie de convaincre son ami Nick de ne pas y aller, allant même jusqu'à y participer,

 

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mais rien n'y fera ...Nick, détruit psychiquement par la guerre, ne sera plus qu'un robot lobotomisé,

 

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qui devra nécessairement trépassé !

 

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Moment paroxystique du film, ce duel à la roulette entre les deux amis, l'un se prêtant au mortel jeu, pour essayer de sauver l'autre, en vain !

 

Retour en Pensylvannie, dans une Eglise orthodoxe,

 

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pour l'enterrement de Nick, scène tragique répondant au bonheur partagé du début. Repas funèbre réunissant tous les amis,

 

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dernier trinquage en l'honneur de Nick,

 

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et le voile tombe sur histoire d'hommes !

Film sorti en 1979, presque au même moment qu'Apocalyspe Now, de Francis Ford Coppola, cet opus se distingue de son prestigieux homologue, primé à Cannes, par son intimisme singulière, tranchant avec le lyrisme wagnérien du premier ! Film sur les effets de la guerre, détruisant une petite communauté russe en Pensylvannie, The Deer Hunter n'est aucunement un film d'action guerrier, mais une évocation douce-amère sur l'implosion discrète d'une bande d'amis, soumis aux horreurs du conflit vietnamien, qui va crescendo, du mariage festif du début, à l'enterrement ému de la fin. Aux majestueux paysages montagnards d'Amérique, répondra cette roulette russe, allégorie de la guerre et fil conducteur du film, un peu trop présente et répétitive à mon goût, Cimino sombrant dans l'hyperbole un peu lourde, qui n'avait pas lieu d'être.

La scène du début est un peu longuette, pour ne pas dire interminable, occupant près du tiers du film, qui a le mérite d'ancrer l'histoire dans une communauté humaine, mais qui plombe un peu l'histoire par sa langueur monotomne !

Il n'en reste pas moins que le film reste une réussite, même si il a un peu vieilli, avec son tempo pianissimo qui peut servir de bon somnifère !

L'évocation de cette ville ouvrière avec cette communauté russe est émouvante, dans le bonheur comme dans le malheur, et la scène finale, où tous les amis se retrouvent autour d'une table, honorant la mémoire de Nick, illustre la solidarité sourde qui relie ces hommes et ces femmes, qui ne se laisseront pas abattre par la disparition tragique d'un des leurs !

 

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Il se dégage, encore aujourd'hui, une profonde nostalgie, de The deer hunter, évocation d'un paradis perdu détruit par la guerre, sous la musique de Stanley Myers.

 

 

 

 

 

 


 


 


 


 


 


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28 juin 2011 2 28 /06 /juin /2011 06:17

sand pebbles wise

 

La canonnière du Yang-Tsé de Robert Wise, grande fresque historique se situant en 1926, en Chine, narre le choc des civilisations entre l'Occident et l'Empire du Milieu, en proie à une guerre civile entre nationaiistes et communistes.

C'est dans ce cadre que le soldat Holman, mécanicien de son état,

 

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joué par Steve McQueen, arrive dans la fourmilière chinoise, pour embarquer sur le San Pablo, canonière américaine qui croise sur le fleuve jaune. Il croise un duo de missionnaires, Mr Jameson et la jolie Shirley Eckert, institutrice en mal d'aventure, 

 

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qui oeuvrent à l'évangélisation et à l'éducation du peuple chinois, le premier stigmatisant l'impérialisme occidental et l'appétit cupide des nations européennes en Chine.

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Au cours d'un repas inaugural où les jouvenceaux feront connaissance, se nouera l'enjeu du film , entre l'histoire, la grande, qui plongera la Chine dans une guerre civile et, la petite, qui narrera des destins singuliers, dans la tourmente chinoise.

Jack Holman est un simple soldat qui a les préjugés de l'occidental sur les chinetoques En mission depuis plusieurs années en Chine, cette mission sur le San Pablo qui sera sa dernière, va le transformer au contact de la jolie institutrice.

Mais le devoir l'appelle, et son nouveau bateau l'attend,

 

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ainsi que le commandant de bord, joué par Richard Crenna, et son second,

 

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incarnant l'ordre militaire sur cet esquif perdu sur le grand fleuve jaune. Frenchie//Richard Attenborough l'accueille avec chaleur.

 

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Dans la tourmente chinoise à venir, le capitaine Collins maintient la présence américaine sur le Yang-Tsé,

 

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protégeant les ressortissants américains avec ses marins.

 

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Sur le San Pablo, dans le coeur du bateau, Jack va sympathiser avec un coolie chinois, Po-Han,

 

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dont il fera son adjoint, malgré les réticences de l'équipage.

Alors que Shirley part dans une mission perdue, dite Lumière chinoise,  dans la montagne,

 

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laissant le soldat Holman à ses machines,

 

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la vie de "garnison", à Changsa, reprend ses droits, entre "salut au drapeau" et visite au bordel !

Le Bordel, exutoire pour des marins en terre étrangère, qui viennent picoler et forniquer pour meubler leur ennui, verrue où se fixe toute l'ambiguïté entre colonisateurs et colonisés, puisque c'est ici où se fait l'apprentissage de la condition misérable des chinois ! C'est dans ce lieu de perdition que Frenchy va rencontrer Maily,

 

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jolie entraîneuse convoitée par ce saoûlard de Stawski, joué par Simon Oakland, et dont le salut dépendra d'un combat entre le gros soudard,

 

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et le petit coolie,

 

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soutenu par Holman !

Victoire de David contre Goliath,

 

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qui sauvera Maily des pattes du Butor, au plus grand bonheur de Frenchy !

 

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Holman retrouve, le temps d'un voyage retour vers Changsa, Shirley/Candice Bergen, deux drames vont se jouer. Celui de Po-Han, fidèle coolie, mais figure du traître, pour son peuple, torturé par la populace en furie, 

 

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et que Jack libérera d'une balle bien placée ...

 

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moment terrible pour le marin,

 

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que ne pourra consoler la compassion de Shirley.

 

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Mais la raison historique n'a que faire des histoires d'amour ...C'est ce que vont apprendre,   Frenchy et  Maily, mariée en catimini,

 

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mais aussi Jack et Shirley,

 

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qui vont, le temps d'un voeu pieux, oublier les malheurs de la guerre.

 

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Car l'orage gronde, Shirley repart dans sa mission et le San Pablo est assiégé par les nationalistes chinois. Le capitaine Collins,

 

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tient tant bien que mal ses hommes. Mais Frenchy ne supporte plus l'éloignement de Maily, et, une nuit, va rejoindre sa promise,

 

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mais il ne survivra pas à l'épuisement et au froid, emporté par une nuit glaciale.

 

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Maily le suivra peu après, tuée par ses compatriotes avides de vengeance !

Assiégés par les chinois qui veulent la peau d'Holman, le capitaine Collins tient bon, 

 

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malgré la mutinerie qui guette,

 

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et les hommes qui refusent d'obéir !

 

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Mais un chef de guerre ne cède pas sous la pression, que ça soit face aux chinois ou face à sa troupe !

 

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Proche du suicide, après cette humiliation,

 

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le capitaine se consumera dans une ultime mission ...Allez chercher les missionnaires de Lumière de Chine, pour les protéger des massacres, visant les occidentaux, qui ont commencé !

 

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Après des semaines d'oisiveté qui ont miné les nerfs de l'équipage, le canon va tonner,

 

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et les fusils vont cracher.

 

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Le combat se finissant dans un corps à corps furieux, Jack trucidant Cho-Jen, jeune officier nationaliste rencontré peu avant, avec les missionnaires !

 

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Victoire de courte durée, puisque la nuit tombée, à la mission,

 

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Mr Jameson, furieux contre l'arrogance des soldats, ne comprenant pas que le temps des occidentaux, fussent-ils missionnaires, est terminé,

 

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va être tué par la soldatesque chinoise, ainsi que le capitaine Collins.

 

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Holman décide alors de couvrir la fuite des deux soldats qui ramèneront Shirley au bateau.

 

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Seul contre la meute,

 

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le soldat McQueen va succomber sous le nombre,

 

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 se sacrifiant pour sauver sa promise,

 

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qui, sauvée, vogue vers Changsa.

 

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Grande fresque historique à la David Lean, mêlant grande et petite histoire, cette canonnière narre la mue d'un soldat américain, qui, plein de certitudes sur la supériorité de la civilisation occidentale, emporté par le tourbillon de la guerre, se ralliera à l'humanisme idéaliste d'un Jameson , sous l'influence de Shirley, douce institutrice venue ici pour éduquer la jeunesse chinoise. Mais le missionnaire ne comprendra pas, non plus, que la Chine n'est pas soluble dans le messianisme progressiste occidental, et que les guerres d'indépendance n'ont que faire des bonnes volontés, fussent-elles désintéréssées ! Après un siècle d'humiliation, l'heure de la revanche a sonné pour le peuple chinois, emportant les hommes et leurs idées, dans un tourbillon de violence sans fin.

 Steve McQueen , simple mécanicien se perdant dans le regard de Shirley, se transformera en héros tragique, se sacrifiant pour sauver sa belle, dans une mort annoncée, allégorie désenchantée de la fin de la présence occidentale en Chine.

 

Finissons avec la triste mélodie de Jerry Goldsmith ...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

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24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 05:44

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Il ait des films dont on a toujours entendu parler et que l'on n'a jamais vu et Citizen Kane en fait partie. J'ai toujours entendu dire qu'il était le "meilleur film de l'histoire du cinéma", comme si une oeuvre pouvait être pesée à l'aune de l'excellence cinématographique, son essence gravée à jamais dans le marbre !

Il est vrai que le film de Welles est au firmament, dans les classements, et est depuis 30 ans au top 1 de l'American Film Institute, genre de classement intéressant mais fort subjectif, très à la mode à notre époque, mais dont il faut se méfier ! Sur le site le plus complet sur le cinéma et le plus fréquenté au moknde, Imdb, le film le mieux noté reste Les Evadés, de Frank Darabont, avec Morgan Freeman et Tim Robbins, et, sans manquer de respect à Darabont, je ne pense pas que son opus carcéral soit le meilleur film de l'histoire du cinéma et j'ai connu meilleur film sur l'univers de la prison !

Ce dernier exemple illustre bien la fragilité du jugement humain, lorsqu'il s'agit d'art et sur le clivage entre critiques de cinéma et choix du public, antagonisme que l'on va retrouver avec Citizen Kane, encensé par la critique, boudé par le public, puisque Welles perdra 150 000 $ sur ce film, somme considérable en 1941 !

Emerveillé par sa Soif du Mal, je me préparais donc à un choc visuel en mirant le Citoyen Kane ...et, malheureusement, malgré les prouesses visuelles et l'originalité du scénario, je suis resté sur ma faim ! En fait, je ne suis jamais vraiment entré dans le film, ni dans la propriété de Kane,

 

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la mythique et mystérieuse Xanadu,

 

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forteresse isolée, sur son promontoire rocheux, qui m'a rappelé les châteaux inquiétants des films fantastiques d'Universal, Dracula et Frankestein, clin d'oeil de Welles à la créativité de ce cinéma là !

Magnat de la presse immensément riche, Charles Foster Kane se meurt, le substantif "Rosebud" étant le dernier mot chuchoté, clôturant une vie bien remplie ! Terme freudien, mi-enfantin, mi-sexuel, qui peut renvoyer à quelques douceurs sucrées ou à une partie très intime de l'anatomie féminine, Rosebud sera le fil conducteur de l'histoire, Graal sémantique que rechercheront les chevaliers de l'investigation journalistique !

 

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La mort de ce tycoon richissime va alors se propager dans le monde, faisant la Une dans tous les pays,

 

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une opportunité pour revenir sur la vie incroyable de ce titan de la presse écrite et radio-diffusée,

 

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dont l'enfance a été volée !

 

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Citizen Kane, jeune rentier milliardaire, va alors se lancer à l'assaut de l'Inquirer, journal quotidien, pour débusquer les turpitudes des puissants et défendre les droits des opprimés,

 

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Robin des bois de papier qui désespérera ses conseillers ! Construit à coups de nombreux flash-back, mêlant scènes de la vie de Kane,

 

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témoignages de proches, et travail des investigateurs,

 

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le film peut se targuer d'une double modernité :

- modernité narrative, avec la construction de tous ces récits enchâssés, qui a du trancher avec l'académisme de l'époque, et qu'on pourrait comparer à la révolution grammaticale de la Nouvelle Vague, au début des années 60, qui a du séduire le critique et décontenancer le grand public !

- modernité visuelle, avec ces jeux d'ombres et de lumières, très caravagesques, ces plongées et contre-plongées,

 

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qui feront la marque de fabrique de Welles, et qui ont du époustoufler le critique des années 40, plus habitués au plan américain, qu'à ces vertigineuses prises de vues que n'auraient pas renier Véronèse !

Visuellement, le film est innovant, inventant une grammaire cinématographique nouvelle qui sera le bréviaire de Welles,

 

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narrativement originale, l'histoire emporte le spectateur dans un tourbillon de récits différents, entre la biographie et le documentaire, exercice intellectuellement exigeant qui a du ravir le critique new-yorkais !

Mais alors ...pourquoi ne suis je pas entré dans le film ? Car cette oeuvre ressemble à une équation mathématique, finement ciselée, à la logique implacable, mais à laquelle il manque l'émotion ...Il y a une froideur chez Welles qui n'a d'égale que la rigueur cartésienne avec laquelle il pense ses films ! Si Citizen Kane a pu impressionner, par sa nouveauté, le public averti de l'époque, à juste titre, 70 ans plus tard, ce fumet de modernité radicale a disparu, laissant l'histoire à nue, dans sa sécheresse baroque !

 

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16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 07:15

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C'est en 1961 que John Huston, derrière la caméra, et Arthur Hiller, mari de Marylin, à l'écriture, tournent "The Misfits", les Désaxés, variation intimiste sur les rapports homme-femme. L'action se passe à Reno, dans le Nevada, cité du jeu relégué dans l'ombre par sa majesté Las Vegas, où un certain Guido, Eli Wallach, du Jack's Reno Garage

 

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passe sa journée à réparer des guimbardes,

 

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dont celle de Rosalyn/Marylin !

 

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La mécano et la bimbo vont se retrouver, par hasard, au Harrahs Club,

 

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Rosalyn et son amie, Isabelle, viennent siroter un whisky, pour oublier le divorce de la première !

 

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C'est le chien "caporal" qui éveille alors son attention,

 

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brave toutou d'un certain Gay Langland, ami du mécano Guido ! Et voilà qu'on se retrouve,

 

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et qu'on fait connaissance avec Caporal,

 

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et Gay/Clark Gable,

 

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vieux cow-boy qui passe son temps à écumer les comptoirs de Reno pour noyer sa jeunesse perdue ! La joyeuse bande en profite pour faire un petit tour dans la maison de campagne de Guido,où l'alcool coule à flots,

 

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et les visages se dérident,

 

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entre les rires et le bourbon,

 

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et une Rosalyn qui attise le désir des deux hommes !

 

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Et à ce petit jeu, c'est le vieux cow-boy, Clark Gable, ramenant une Marylin épuisée et somnolente,

 

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qui va séduire la belle divorcée,

 

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reveillée par ce regard de braise !

 

Rencontre de deux épaves, entre une femme paumée et un vieil homme, par l'alcool, fatigué, qui vont vivre dans une bicoque des environs de Reno,

 

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avec une Marylin qui retrouve enfin un peu de gaieté,

 

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en compagnie de Gay,

 

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dans un moment d'éternité !

 

La joyeuse troupe se retrouve pour un Rodéo, où doit concourrir un certain Pierre, joué par Montgomery Clift,

 

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entre le dur à cuire et l'homme enfant, qui doit encore, longuement, téléphoner à sa maman ...

 

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sous le regard attendri de Rosalyn !

 

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Le nouveau quintet, improvisé, fait la tournée de grands ducs, entre paris débiles,

 

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confidences spontanées,

 

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enfant alcolisée,

 

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 (Dennis Shaw joue l'enfant)

 

et un Gay aviné, titubant et s'effondrant dans un soupir éthylique !

 

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Le cow-boy perdu et faible dans la cité, redevient un lion, dans son désert,

 

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nature immaculée que le monde moderne lui a fait quitter, pour se dissoudre dans l'atmosphère délétère des rades post-pubères !

La chasse aux Mustangs, volà qui lui redonne des couleurs,

 

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avec un Guido aviateur,

 

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qui se la joue rabatteur !

 

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Mais voilà, parmi ces cow-boy,

 

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incarnant le défunt Ouest sauvage, Rosalyn/Marylin ne serait donner des gages, et cette chasse aux chevaux sauvages,

 

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ne lui donne que de la rage !

 

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Comment ces hommes épris de liberté, pourraient,a vec leur lasso,

 

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la nier ?

 

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Le fragile Monty saura, de suite, que la capture de Mustangs destinés à une mort certaine,

 

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ne pouvait que détruire Marylin l'urbaine, qui, hystérique, va interpeller le 3 hommes,

 

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et les traiter de sales bonhommes !

 

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Devant cette colère immaculée contre la violence des hommes,Monty, cèdera le premier,

 

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puis Gay, cow-boy vexé dans sa virilité, qui rendra les armes, après un dernier barroud d'honneur, à sa dulcinée.

 

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Entre les mustangs et Marylin, Clark choisira de quitter le monde sauvage pour, définitement, rendre ses armes à la civilisation !

 

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The Misfits met en scène deux mondes qui s'entrechoquent, celui de la civilisation et de la sauvagerie, incarnés, respectivement,  par Marylin et Clark Gable. Rosalyn représente la femme divorcée, symbole des nouveaux rapports de société, à la recherche d'une nouvelle virilité, femme perdue dans ces nouvelles sociabilités, alors que Gay, vieux cow-boy fatigué, se cherche une identité dans ce nouveau monde qu'il n'a nullement désiré !

Lion dans le désert, auprès de cette nature solaire, épave dans la cité, dans ces bars délétères, Gay symbolise un monde qui se meurt, celui de l'Ouest sauvage, des cow-boys et des mustangs, qui transforme les nobles cavaliers en futurs déclassés, dans une urbanité qui les marginalise, et une laborieuse modernité qui n'en fait que des lampistes !

C'est le chant du cygne du vieille société, faite d'honneur et de valeur, de paroles données et de défis irraisonnées, loin des règles du dieu "argent", où la cupidité est reine !

Mais au-delà de cette tragédie moderne, narrée avec sobriété par l'alcoolique John Huston, les désaxés, à l'insu de leur plein gré, mette en scène les fins de parcours de Marylin Monroe et de Clark Gable, de la blonde torturée et d'un Rhett Butler dont toutes les femmes ont rêvé, symbole d'un cinéma par les grands studios contrôlé, et qui vont disparaître, juste après le film.

Clark Gable mourra d'une crise cardiaque juste à la fin du tournage, Marylin, agonie d'antidépresseur, s'éteindra, solitaire, dans un lit abandonné. Le fragile Montgomery Clift les suivra de peu dans leur tombe ...faisant de ce film une sorte de d'oeuvre prémonitoire, de testaments inconscients illustrant l'éphémère condition des hommes ...

Même les étoiles meurent ...

 


 


 

 


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2 mai 2010 7 02 /05 /mai /2010 02:54

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Dernier opus de la trilogie léonienne sur l'Amérique, commencée 16 ans plus tôt, avec Il était une fois dans l'Ouest, Il était une fois en Amérique fresque sur l'Amérique contemporaine, nous plonge dans le quartier de Brooklyn, au début du siècle dernier, narrant l'amitié d'une bande d'enfants, qui font les 400 coups sur les bords de l'Hudson !

 

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Récit en abîme puisque c'est un vieil homme, au soir de son existence, qui revient dans le quartier de son enfance, perdu dans ses souvenirs, revoyant, comme si c'était hier,

 

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la jolie Deborah faire ses gammes,

 

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par la petite lucarne donnant sur le cellier.

 

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 Regards adolescents, qui se croisent,

 

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dans l'attente d'une promesse amoureuse, dans ce quartier populaire de New-York.

 

Il y a toujours chez Leone cette intensité des regards, du bleu azur d'Henry Fonda, dans l'Ouest lointain, aux yeux de Cockeye,

 

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poulbot du Lower East Side qui sera foudroyé par une balle perdue.

Le vieux Noodles revoit défiler sa vie, le temps d'un capuccino, cette ascension prodigieuse, avec Max,

 

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voisin de rue, complice et ami, avec lequel il surfera sur la Prohibition, amassant quelques caisses de $.

 

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Trajectoire exceptionnelle, des rues crasseuses des bas-fonds new-yorkais aux lupanars de luxe, des bords poussiéreux de l'Hudson aux plages blanches de Coney Island !

 

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Réussite sociale mais errance personnelle, abondance matérielle, mais désert affectif, ambition de Max, recherche du bonheur, chez Noodles, le destin des deux amis ne pouvaient que diverger ! De Niro essaiera de se perdre dans le regard de Deborah,

 

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tournoyant sur une piste de danse,

 

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éperduement accroché à un horizon amoureux incertain, promesse d'un bonheur improbable ... Et puis la disparition de Max, de l'ami infidèle, de l'associé qui trahit,

 

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qui immolera ses compagnons sur l'autel de ses ambitions, n'hésitant pas à sacrifier ce qu'il a chéri pour des raisons carriéristes, thème de la trahison qui hante l'univers léonien, déjà abordé dans Il était une fois la Révolution, vision de l'homme désanchanté et nihiliste, détestable Prométhée toujours corrompu par l'ambition et l'argent ! Mais le passé, chez Leone, n'est pas la fragrance fugitive qui se perd dans le sillon parfumé d'une jolie femme ... la mémoire chez l'italien, reste omniprésente, sous la forme de la vengeance de l'Homme à l'harmonica, dans le Far West ou sous le visage suppliant de l'ami irlandais qui a trahi, dans la Révolution, tyrannie du passé qui hante les personnages léoniens. De cette jeunesse désormais oubliée, le vieux Noodles va en redécouvrir les contours douloureux,

 

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puisqu'en plus de lui avoir volé son histoire, Max lui aura dérobé sa promise, désormais vieille actrice sur le déclin. De cette amitié de jeunesse, il ne restera presque rien, sauf les remords d'un homme au soir de sa vie, rongé par l'ambition et désormais repentant, expiant ses fautes le temps d'une triste soirée.

 

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Vision désanchantée de la nature humaine, le testament léonien se perdra dans une fumerie d'opium,

 

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où un Noodles dans la force de l'âge se libère de sa triste condition humaine en s'évadant dans les paradis artificiels,

 

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le temps d'un sourire ...

 

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  transcendé par la magistrale et mélancolique bande originale d'Ennio Morricone

 

 

 

 

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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 13:33



La 66eme Mostra de Venise vient de se finir et le Lion d'Or vient de récompenser le film israélien de Samuel Maoz, Lebanon. Plus ancien festival de cinéma du monde, la Mostra fut créée  sous le régime fasciste, en 1932, pour honorer ce 7eme Art, qui bouleversait tant le paysage imaginaire des humains. L'édition 1946 récompensa un film américain, réalisé par Jean Renoir. Fils de l'auguste peintre, Renoir épousera la cause du peuple en rencontrant une muse communiste, Marguerite Houllé, dans les années 30. La production du cinéaste se fit alors populaire, avec Les Bas-fonds en 1936, produti par le PCF,  La bête humaine, en 1938, décrivant les luttes sociales des cheminots ou une ode au pacifisme avec La grande illusion.
En 1941, le cinéaste s'exile à Hollywood, où il tournera 6 films. The southerner, avant-dernier opus de sa période américaine, reprend les thèmes fordiens du lien entre la communauté et la Terre, de la misère laborieuse des paysans américains qui triment pour peu de choses mais restent solidaires.
L'homme du sud commence par un drame, la mort du vieux Tucker, qui, avant de rendre son dernier souffle, murmure à sa descendance de travailler pour eux, en fuyant le salariat.



La simple cérémonie funèbre, honorant la vie laborieuse du patriarche,



raisonne comme une promesse d'un avenir meilleur, pour toute la petite famille Tucker.



Une vieille bicoque et une terre aride serviront de viatique pour des jours meilleurs,avec un Sam Tucker, joué par Zachary Scott, vaillant laboureur,



aidé par sa courageuse femme, Nona, jouée par Betty Fields, et la grand-mère acariâtre, Beulah Bondi.



Très proche du magnifique Les raisins de la colère, Renoir arrive à nous émouvoir dans ce périple bucolique, au coeur de l'Amérique profonde, d'une famille combattant contre les éléments. Les colères du destin n'arriveront d'ailleurs pas à rompre, le lien sacré entre Sam,




et sa femme Nona !



Le désastre final, avec la récolte perdue, n'entamant pas l'espoir du couple de laboureurs !



Curieusement, ce film primé à la Mostra et pour lequel Renoir fut nommé aux Oscars, dans la catégorie du meilleur réalisateur, n'apporta pas la gloire à ses interprètes.
Le blond Zachary Scott, ne fut pas mis spécialement en avant par la Warner, après ce succès, et un divorce et un accident de rafting, l'écarta des plateaux de cinéma. Il décéda à 51 ans, d'une tumeur au cerveau, en 1965, dans l'anonymat.
Betty Fields ne perça pas vraiment après L'homme du sud, et trusta les seconds rôles dans les séries TV, même si elle joua avec Marilyn, en 1956, dans le célèbre Bus Strop, de Joshua Logan.
Curieusement, c'est Beulah Bondi, la grand-mère acariâtre (1888-1981), qui joua 4 fois la mère de James Stewart, notamment dans Mr Smith va au Sénat et dans It's a wonderful life, qui eut une longévité exceptionnelle, et surtout, Norman Lloyd, né en 1914 et toujours vivant, qui jouait le mauvais Finlay, après avoir interprété un espion allemand occis sur la statue de la liberté dans la Cinquième colonne d'Alfred Hitchcock
.



Bon avant de regarder le début du Southerner, répondez à ce Quizz sur la Mostra de Venise.

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