Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le bon, la brute et le truand.



Clint Eastwood,



Eli Wallach,



Lee van Cleef, sont la westernienne Trinité sur laquelle va se reposer Leone, pour conclure sa Trilogie du Dollar !

Le bon,



la brute,



et le truand,



sont les archétypes sur lesquels va s'appuyer le réalisateur italien, clin d'oeil aux paradigmes du western américain de la grande époque, qui mettait en avant des héros bien identifiés.
Le western de Leone, profondément pessimiste, prend le contre-pied de l'idéalisme de son homologue américain, pour nous dépeindre un Far West , rongé par la violence et la cupidité où les héros positifs n'existent pas !



Le flegmatique Blondin, joué par Clint Eastwood,  fil conducteur de la Trilogie, n'a pour seule morale que le dollar,



et ne se prive pas d'en gagner en s'associant avec Tuco, chapacan de l'Ouest sauvage qui vit de rapines et d'entourloupes !



Blondin, anti-héros cynique et cupide, ne veut aucunement améliorer le système, mais en profite allègrement en escroquant l'Etat !



Duo singulier, entre un truand, traîne-savate plutôt sympathique et un "Bon" froid et calculateur, c'est la manière de Leone de renverser les archétypes du western classique, qui s'appuyait sur un héros défendant la veuve et l'orphelin !
Mais les associations ne durent qu'un temps, dans les films de l'italien, puisque chaque associé essaie de tirer la couverture à lui. Entre le pendu et le tireur, ce serait plutôt le second qui aurait la position confortable et le premier qui mettrait sa vie au bout d'un tir improbable !



Et on ne la fait pas à Tuco, qui a passé une vie de rapines, ce qu'a oublié Blondin,



à escroc, escroc et demi !



Chez Leone, ce n'est pas de l'universel au singulier, de l'idée au personnage, que se structurent ses films, comme dans le western américain de l'âge d'or, où les valeurs de la patrie, de la famille, de la justice, brillaient de mille feux ! Non, chez l'italien, le mouvement est inverse, la caméra part d'un détail, d'un punctum, d'une expression du visage, d'un regard, pour se perdre dans un rire sardonique ou dans un rictus ironique. Les valeurs positives et collectives qui irriguaient le western hollywoodien, se perdent ici dans l'individualisme effréné des personnages !
Le western léonien n'est pas immoral, mais amoral, comme la philosophie politique de Machiavel, les hommes n'étant mus que par le goût de l'argent ou par le désir de pouvoir.
Au-delà du bien et du mal, l'amitié qui unit Tuco à Blondin n'est que circonstancielle, et s'épuise dans la seule recherche d'un improbable trésor.
"Ne meurs pas, Blondin !", hurle Tuco, qui a besoin de son compagnon d'infortune pour trouver le fameux magot !



Il ne mourra pas et le trio infernal, Blondin, Tucco et Sentenza, se retrouvera dans le cimetière, pour s'approprier du magot, après un duel mémorable.
Si un réalisateur a réinventé les scènes de duel, c'est bien Sergio Leone. Scène typique du western américain, le duel conjugue le combat singulier des médiévaux chevaliers et le folklore du far-west dans une scénographie hyper balisée que Leone va reconstruire ! En abusant des gros plans,


traquant une main hésitante,



un regard inquiet,



une moue anxieuse,



Leone redéfinit la scénographie des duels. Chez l'italien, les visages et les regards, quintesssence de l'individu, signe d'une humanité mal rasée et suintante, très éloignée des standards hollywoodiens avec leur héros propret et bien coiffé, sont le témoignage expressif du nouveau Prométhée qui conchie les valeurs collectives !
La tension dramatique du duel, magnifiée par une musique lyrique et oppressante, dirigée par maître Morricone,



s'épuise dans des regards intenses et inquiets,



des yeux alertes et méfiants,



des mains qui bougent imperceptiblement,



avant que les canons ne crachent leurs mortels projectiles scellant le destin des protagonistes !

Le bon,



la brute,



et le truand,



clôt donc la trilogie des dollars, et projette Leone au firmament du 7eme art, avec le succès mondial du film,  promettant une autre fameuse trilogie, mais ceci est une autre histoire !

Avant de mirer la scène du duel, testez-vous sur la trilogie du dollar en répondant à ce QUIZZ.

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
D
<br /> Bonjour Tietie007, quelle analyse, bravo! J'ai vu ce film relativement récemment grâce à mon ami. J'ai beaucoup aimé mais je n'avais pas forcément fait attention à tout ce que tu mentionnes. Bon<br /> dimanche.<br /> <br /> <br />
Répondre
F
<br /> Je suis allée voir un spectacle du spaghetti western orchestra, qui reprend les musiques d'Ennio Moriconne : trop géant, regarde sur mon blog et tu comprendras<br /> <br /> <br />
Répondre
B
<br /> Culte, archi culte!!! Très bien chroniqué d'ailleurs!!<br /> <br /> Un bande-son qui inoubliable et des plans fantastiques...Leone touchait du doigt la perfection!!<br /> <br /> <br />
Répondre
Y
<br /> Oh ce film, on l'a remiré avec mon homme!! et puis Cleant Eastwood, oh là là!!!!<br /> Merci Tietie, c'était super et merci d'avoir laissé un com sur mon blog! A + Yvette<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> Effectivement, sympa ton article bourré d'images !<br /> <br /> J'aime beaucoup ta filmo du grand Patrick S. je me motive pour en faire une moi aussi...<br /> <br /> Bonne continuation, au plaisir de te lire prochainement.<br /> <br /> <br />
Répondre