Avant-hier, le Festival de Cannes a rendu un hommage vibrant à Jean-Paul Belmondo, un des derniers des Mohicans du cinéma français, qui n'était plus revenu dans la cité du cinéma, depuis 1974, époque où il avait juré de ne plus mettre les pieds dans le célèbre Festival ! Depuis 37 ans, de l'eau a coulé sous les ponts, et le fringant quadragénaire friand de cascades et de roulades s'est mué en un vénérable patriarche à la blanche crinière, handicapé par un AVC qui l'a laissé avec une béquille et quelques difficultés pour s'exprimer ! Mais si l'homme a changé, le charme reste, comme le prouve la créature qui lui tient le bras !
Pour moi, Bébel, c'est un peu le héros de mon enfance, du brigand Cartouche,
au bondissant Homme de Rio,
en passant par Le Guignolo !
Mais j'ai su plus tard qu'il y avait eu 2 Belmondo. Le jeune homme primé de la Comédie Française, tournant avec les cinéastes de la Nouvelle Vague, comme Jean-Luc Godard,
François Truffaut,
et Jean-Pierre Melville,
et le Bebel, comédien défroqué, quittant les oripeaux de la sophistication et du cinéma d'auteur, pour épouser une carrière de bastonneur invétéré,
mi-flic, mi-voyou,
truand au grand coeur,
ou "poulet" peu guindé,
héros bondissant qui enchanta les années 70, pour se conclure avec l'As des As !
Depuis le milieu des années 80 et à part l'itinéraire d'un enfant gâté, Bebel s'est tu ou s'est fourvoyé dans des films sans intérêts, victime de son âge, ne lui permettant plus de faire ses cascades habituelles et n'ayant pu se convertir à des rôles plus adaptés ! Mais il est difficile de sortir des stéréotypes du "bastonneur" qui vont ont fait "star"; c'est le lot de tous les grands acteurs du cinéma d'action, que de finir ainsi !
Il n'en reste pas moins qu'il fut un géant du cinéma français, de la deuxième moitié du 20e siècle, et que j'aurais eu le privilège, d'apprécier le jeune Belmondo,
et le vieux Bebel !
Merci, l'artiste !